Les vaches mangent-elles des OGM ?

La culture d'OGM est interdite en France, donc toute l'alimentation produite sur les fermes ou ailleurs en France est non OGM : ça représente en moyenne 98 % de la ration. Les 2 % restants, importés, peuvent par contre contenir des OGM.
Explications
En France, il est interdit de mettre en culture des OGM, ainsi, les producteurs n'en cultivent pas. En moyenne, plus de 90% de l'alimentation de la vache (fourrages, céréales) est produite sur l'exploitation, et 8% des autres aliments sont d'origine France et donc sans OGM. Cependant, la France connait un déficit structurel en protéines végétales, et par ailleurs s'interdit l'utilisation des farines animales. Elle doit donc importer des protéines végétales comme les tourteaux de soja. Ces importations proviennent le plus souvent de pays où la culture d'OGM est autorisée et largement répandue. Il est donc possible que des OGM soient importés, et introduits dans l'alimentation de la vache. Aujourd'hui cela représente en moyenne 2 % de son alimentation totale. A noter qu'aucune trace d'OGM n'a jamais été retrouvée dans le lait de vache.
​Le tourteau de soja peut rentrer dans l’alimentation de la vache laitière, en petite quantité (environ 2% de la ration totale) dans le cadre du concentré apporté en complément de la ration fourragère.  Il peut être OGM car la France connait un déficit structurel en protéines végétales nécessaires pour couvrir les besoins de l’animal en production. Elle doit donc importer des protéines végétales comme les tourteaux de soja. Ces importations proviennent de pays où la culture d'OGM est autorisée. A noter qu'aucun fragment d'OGM n'a jamais été retrouvé dans le lait de vache ayant consommé des OGM.

En savoir +
Aujourd'hui en France, les éleveurs sont beaucoup plus autonomes en protéines végétales que la plupart des pays laitiers. Ils auto-produisent ainsi 2/3 des protéines végétales nécessaires à l'alimentation de leurs vaches, principalement grâce à la qualité de leurs fourrages. De plus, la France cultive également beaucoup de colza, qui est bien adapté au climat et sols du territoire. L'ensemble des colza cultivés en France sont non OGM. Cela permet aux élevages français de bénéficier de tourteaux de colza, donc de protéines végétales équivalentes aux tourteaux de soja, et d'assurer une autonomie plus forte que la plupart des autres pays européens. Mais le développement de la culture du colza dépend tout d'abord des objectifs fixés, en France et en Europe, pour la production de biocarburants. Si les biocarburants continuent de se développer, les éleveurs bénéficieront de davantage de tourteaux. Cela ne dépend pas tellement de la volonté des éleveurs, et plus de la politique énergétique de la France ! Au-delà de ces questions, à l'échelle d'un élevage, l'éleveur peut chercher à développer davantage son autonomie alimentaire, c'est à dire la part des aliments produits sur son exploitation. Et l'autonomie protéique est un enjeu qui est largement partagé. Aujourd'hui, de nombreuses actions se mettent en place pour permettre aux éleveurs de trouver des solutions pour l'améliorer.
Sources
Observatoire de l'alimentation, 2015-2018, CNIEL Institut de l'Elevage​. http://infos.cniel.com/fileadmin/user_upload/pdf/Livret-Cniel-2015.pdf